Les environs immédiats d’Édimbourg regorgent de balades, de jolis quartiers ou encore de petites villes qui valent un petit détour de la frénétique capitale écossaise. Voici 4 escapades qui vous permettront de découvrir la vie écossaise.
L’escapade portuaire : Leith
Pour cette première escapade aux alentours d’Édimbourg, dirigeons-nous vers le nord de la ville, à Leith. Cet endroit a joué un grand rôle dans l’histoire de la capitale écossaise, étant le port commercial officiel d’Édimbourg et de l’Écosse au 18e siècle.
En effet, la région de Leith était le principal port de commerce d’Écosse, avec de nombreux navires qui allaient et venaient, remplis de produits et de marchandises tels que la laine, le vin, des matières premières et les épices.
Pour vous y rendre, suivez simplement la route de Leith Walk qui vous mènera à la mer. Cette route bien connue est remplie de boutiques bizarres et surtout de nombreux charity shops. Bon, je vous avoue que j’ai souvent réalisé ce tracé en bus, à moins d’être à la recherche spécifique d’un lieu tel que la boutique Elvis Shakespeare (je vous en parle dans mon article sur les librairies d’Édimbourg) et le pub The Harp and Castle, avant d’aller voir le derby écossais (récit ici).
Je vous conseille toutefois de vous rendre à Leith en suivant le tracé de la Water of Leith, la rivière remontant Édimbourg. Je vous en parle dans le Guide ultime d’Édimbourg. Vous déboucherez sur les quais de Leith.
Le quartier de Leith est ainsi l’ancien quartier industriel qui commence gentiment à prendre une allure plus moderne. Leith a été le leader de l’Écosse dans plusieurs industries pendant plusieurs siècles (verre, construction de bateau, etc.). Ayant perdu son statut de port commercial attitré, c’est en 1920 que Leith est devenu une partie officielle d’Édimbourg.
Si vous pensez avoir déjà entendu le terme de Leith, cela peut être pour trois raisons. Leith abrite premièrement l’ancienne résidence royale flottante de la Reine, le Royal Yacht Britannia (de 1953 à 1997), qui est aujourd’hui une attraction touristique et un lieu d’événements, amarré en permanence au centre commercial Ocean Terminal, construit sur des docks récupérés. C’est d’ailleurs l’un des lieux les plus visités de Grande-Bretagne.
La deuxième raison est que Leith a été catapulté sous les feux de la rampe par le roman Trainspotting d’Irvine Welsh, puis par les images du film éponyme. On y découvre le côté sombre et populaire de la « banlieue » écossaise.
Et finalement, la dernière est liée à un des groupes écossais les plus connus, The Proclaimers, qui y sont nés. Un de leur hit est la ballade Sunshine on Leith. Celle-ci est fréquemment jouée au stade d’Easter Road par l’équipe de football d’Édimbourg, Hibernian F.C., dont le groupe est supporter. Pour avoir assisté au derby d’Édimbourg dans ce stade, effectivement cela m’a bien fait sourire d’entendre cette chanson.
Une anecdote qui démontre le côté attachant de Leith qui commence gentiment à se faire un nom comme quartier à visiter lors d’un séjour dans la capitale écossaise.
L’escapade balnéaire : Portobello
À trois miles à l’est du centre-ville d’Édimbourg se trouve la charmante banlieue de bord de mer Portobello et sa célèbre plage de deux kilomètres de sable. L’escapade balnéaire par excellence d’Édimbourg. Pour vous y rendre, prenez le bus 45 ou 26 depuis Princes Street et descendez quand vous voyez la mer. C’est aussi simple que bonjour.
Cet endroit à une valeur assez sentimentale pour diverses raisons qui me sont propres lorsque j’arrivais dans la capitale écossaise pour mon échange universitaire, toutefois ce qui me fascine le plus avec ce quartier d’Édimbourg est son côté balnéaire, mais également communautaire. En effet, il est caractérisé par l’unique plage de la ville et par une éthique communautaire locale très distincte et hostile aux (grosses) entreprises.
Anciennement la destination de vacances de la plupart des habitants de la région, aujourd’hui protégée par une zone de conservation laisse cet endroit presque fané dans le temps avec son architecture géorgienne et victorienne. Sa longue promenade et son arcade de jeux me rappellent grandement Coney Island à New York, mon endroit préféré dans la ville qui ne dort jamais.
Avant tout, Portobello était mon excursion préférée du dimanche, afin de recharger les batteries avant une nouvelle semaine de cours. Dès que le soleil brille, visiblement, c’est le cas par ailleurs de nombreux édimbourgeois.es qui viennent flâner au bord de la mer.
On y vient grignoter un fish & chips (enfin surtout les frites me concernant) ou boire un délicieux café à The Little Green Van, ce petit van vert (comme son nom l’indique en anglais) qui faisait office de petite restauration lors de mes nombreuses visites.
Et puis, il est vrai que chaque fois, je me retrouvai à défaire mes lacets et à tremper mes petons dans les eaux (glaciales) de la mer du Nord, émerveillée par un sentiment de bien-être en regardant fixement l’horizon tout en écoutant le bruit des vaguelettes sur le rivage. Naturellement, bien que sans surprise, peu de nageurs n’osaient braver la fraîcheur de l’eau, en ces mois d’automne et d’hiver.
Ville indépendante jusqu’en 1896, Portobello a conservé son caractère unique et son sens de l’identité, faisant d’une excursion au bord de mer, un élément essentiel de votre visite à Édimbourg.
L’escapade historique : Cramond
Cramond se trouve sur la rive sud de la rivière Forth, à quatre miles au nord-ouest du centre d’Édimbourg et le meilleur moyen de s’y rendre est de grimper dans le bus 41 depuis Princes Street. C’est l’escapade plus historique de cet article.
Depuis la fin du XIXe siècle, Cramond est devenue l’une des banlieues résidentielles les plus prisées d’Édimbourg. En effet, on y trouve une atmosphère de village attrayante avec une plage et de jolies promenades sur le rivage ou au port à l’embouchure de la rivière. On profite de l’ambiance d’un ancien village de pêcheurs, bien que pas aussi pittoresque que ceux visités dans le Fife (cliquez ici, si vous voulez les découvrir).
Tous ces éléments confèrent un attrait certain, toutefois, c’est lorsque la marée est basse que l’intérêt pour Cramond grandit et me fit me déplacer pour découvrir cet endroit.
En effet, il est possible de faire une promenade plus aventureuse d’environ 750 mètres, le long de la chaussée de marée jusqu’à l’île de Cramond. Ce lieu ressemble à une terre lointaine que seule la plus folle des imaginations pourrait évoquer, notamment grâce à son aspect historique.
Longtemps lieu d’élevage de moutons, le village de Cramond a été couvert de nombreuses tours de garde, de bunkers et de casernes pour abriter les troupes alliées pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, son île n’est plus utilisée et reste suspendue hors du temps, avec quelques vestiges de son passé d’endroit stratégique lors de la guerre.
Avant de vous y rendre, tenez compte des avis indiquant les heures de traversée sûres (un panneau les indique normalement au début de la chaussée, mais n’hésitez pas à vous renseigner en ligne avant votre arrivée, par exemple ici). Ne partez pas à l’aventure à moins d’être certain de pouvoir revenir bien avant que la marée montante ne coupe la chaussée et ne rende son statut d’île à l’île de Cramond. Il faut donc prendre ses précautions : il est recommandé de ne traverser que deux heures après la marée basse et de fuir le chemin deux heures avant la marée haute.
L’escapade intemporelle : South Queensferry
Finalement, pour la dernière escapade depuis Édimbourg, je vous emmène voir un monument élevé au patrimoine de l’humanité à l’UNESCO dans la bourgade de South Queensferry.
Traditionnellement un bourg royal du West Lothian, il est aujourd’hui administré par la ville d’Edimbourg. Il se situe à dix miles au nord-ouest du centre-ville d’Édimbourg, sur la rive du Firth of Forth. Le meilleur moyen de vous y rendre est de prendre le bus 43 au départ de Princes Street. Le préfixe South sert à le distinguer de North Queensferry, sur la rive opposée du Forth. Les deux villes tirent leur nom du service de ferry établi par la reine Margaret au 11ᵉ siècle, qui a continué à fonctionner dans la ville jusqu’en 1964, lorsque le Road Bridge a été ouvert.
South Queensferry est un village plein de charme, connu pour son emblématique pont Firth of Forth, qui relie la ville balnéaire Édimbourg au royaume de Fife (je vous en parle dans cet article : De Fife à Aberdeen : escapades dans le nord-est de l’Ecosse). Si vous êtes attiré.e.s par une escapade tout en tranquillité avec vue sur le Forth Bridge à chaque recoin, vous avez trouvé votre destination parfaite en South Queensferry.
Le Forth Bridge donne son identité au village. Reconnaissable par sa couleur criarde et ses trois grandes arcades, le pont a été officiellement mis en service en 1890 et permet à des dizaines de trains de traverser la rivière Forth chaque jour. Plusieurs points de vue le long du front de mer permettent de prendre des photos sous tous les angles du pont. Aventurez-vous également sous le pont et puis le long du fleuve pour une balade bucolique et champêtre (à la recherche de phoques, mais naturellement, nous n’en vîmes aucun).
Ainsi, South Queensferry semble à mille lieues de l’agitation de la ville. Vous y découvrirez une multitude de magasins indépendants (mention pour la confiserie Once Upon a Time), un port pittoresque (mention aux mouettes qui voulaient piquer ma glace), une architecture charmante (mention spéciale pour High Street et sa rangée de croquignolettes maisonnettes), une abondante vie marine et aviaire (nouvelle mention aux mouettes avides de glace) et, bien sûr, des vues imprenables sur le Forth et ses ponts.
Au final, ce lieu donne envie d’y passer une retraite méritée, loin de la tumulte d’Édimbourg (et pourtant si proche pour y faire un saut).
N’hésitez pas à vous renseigner sur le site des transports de bus de la région Lothian (celle d’Édimbourg). Cliquez ici.
Merci pour ce site rempli de précisions précieuses,ou l’on sent l’amour de ce pays et la bienveillance pour les visiteurs.
Merci pour ton gentil commentaire. Profite de jolies escapades. 🙂