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Guide Québec : la Gaspésie

La Gaspésie fut mon étape préférée de notre road-trip canadien ! La Gaspésie est une péninsule ceinturée où se marient océan, montagnes et nature sauvage. Et oui, c’est ce bout de terre qui ressemble étrangement à une petite patte quand on regarde la carte du Québec. Son nom vient du micmac « gespeg » qui signifie « là où finit la terre », et il est vrai qu’arrivant au bout de ce bout de terre, je me surpris à penser qu’effectivement, faisant face à l’océan Atlantique, l’impression d’être au bout du monde, où la terre se finit, est de rigueur.

Nous avons passé quelques jours à découvrir la terre gaspésienne et ses nombreux atouts qui en font une destination appréciée des québécois et qui est aussi grande que la Belgique ! Dès notre arrivée à Matane avec le traversier, nous avons pris la route 132, qui se divise en deux en Gaspésie afin de former une boucle itinérante d’environ 885 kilomètres. Nous avons décidé d’entreprendre l’itinéraire nord de l’île afin d’arriver dans la région du Bas-Saint-Laurent en ayant vu la grande majorité de la Gaspésie.

Cette route longe des paysages de mer, de montagnes mais aussi de baies ou encore des endroits tournés vers la nature et la forêt. La Gaspésie demeure encore bien sauvage et la nature est au cœur de ce voyage dans cette région. Afin de rendre cet article plus simple à découvrir, je vais vous parler en détail des 5 régions qui constituent la Gaspésie et vous raconter nos aventures dans chacune d’elles.

Cette carte se trouve sur le site internet officiel de la Gaspésie

La Côte

Coucher de soleil depuis le traversier, arrivée à Matane vers 21h

Longeant le littoral du majestueux fleuve Saint-Laurent, c’est à Sainte-Flavie que la Gaspésie ouvre ses portes à qui désire visiter ses contrées. Cependant, nous sommes arrivées par le traversier à Matane ainsi, nous avons décidé de ne pas descendre vers cette région. Nous avons passé la nuit dans un Airbnb de Matane puis nous avons gentiment fait route pour la prochaine région, la Haute-Gaspésie. À vrai dire, nous ne trouvions pas d’attrait à visiter Matane ou les autres endroits de la région, car d’autres activités nous paraissaient meilleures à entreprendre par la suite. Il faut aussi dire que nous n’avions qu’une semaine en Gaspésie ainsi nous voulions plus profiter de sa nature et de ses paysages maritimes.

La Haute-Gaspésie

À elle seule, la Haute-Gaspésie possède tous les attraits recherchés en Gaspésie : la faune et la flore, la mer et la montagne. Nous avons dévoré ses 130 kilomètres de rivage où se mêlent culture et paysages magnifiques et nous nous sommes également enfoncées dans les terres, à l’aventure dans le fameux parc national de la Gaspésie.

Sainte-Anne-des-Monts est l’endroit idéal où dormir avant d’aller se balader dans le parc national de la Gaspésie puisqu’il se trouve à 17 km du parc. Nous avons dormi une nuit dans un motel et la ville, en elle-même, n’est pas très intéressante. Cependant, ce fut enfin venu le temps de déguster ma première poutine (et non ma dernière, vu le délice que ce fut) à l’auberge Chez Bass qui fait aussi office d’hôtel et où nous avions voulu passer la nuit, mais la dernière chambre pour nos dates se réserva quelques minutes avant notre réservation (les aléas de réserver sur place).

Parc national de la Gaspésie

Deuxième plus vieux parc national du Québec après celui du Mont-Tremblant que nous n’avons pas eu l’occasion de découvrir, le parc national de la Gaspésie est un haut lieu de la randonnée pédestre et à ski, qui donne accès à un environnement montagnard exceptionnel qui comprend le deuxième plus haut sommet du Québec : le mont Jacques-Cartier ainsi que 25 sommets de plus de 1’000m avec les chaînes des monts Chic-Chocs et McGerrigle. Le parc se présente comme « une mer de montagne ciselées par les glaciers qui orne des champs de pierres, des hauts plateaux, des crêtes et des vallées profondes, où la faune et la flore rappellent l’Arctique ».

Et il est vrai que ce parc est grandiose, de par sa taille, sa beauté diversifiée et par ces massifs impressionnants qui influencent le climat, modèlent un paysage bien différent des autres parcs nationaux visités et créent une diversité faunique précieuse avec un climat de toundra qui constitue l’habitat d’un troupeau de caribous des bois, derniers représentants de cette espèce au sud du fleuve Saint-Laurent.

Photo prise sur ce site

Activités

Tout comme les autres parcs nationaux au Canada ou dans le monde, celui de la Gaspésie est un incroyable terrain de jeux à ciel ouvert où la randonnée est l’activité de prédilection. Le parc est énorme et regorge de 140km de sentiers balisés, dont plusieurs mènent à des sommets. Il y en a pour tous les niveaux et de différentes longueurs.

Si vous avez lu les différents articles sur les parcs du Québec, à chaque parc, nous avons débarqué en n’ayant aucune idée de quelles activités entreprendre. Privilégiant toujours celles gratuites, le ranger au centre de découvertes et de services, nous expliqua, après avoir entendu nos quelques envies, de faire la randonnée du Mont Jacques-Cartier. Cependant, il fallait se dépêcher pour arriver au début de la randonnée. Début du compte à rebours, mais pourquoi ?

Comme je vous l’ai déjà dit, ce sommet est l’habitat d’un troupeau de caribous et il y a donc des restrictions quant à leur préservation. En effet, la présence de randonneurs peut déranger les animaux ainsi il est interdit de marcher sur le sentier avant 10h00 et après 16h00. De plus, il vous faut parquer la voiture à un parking puis suivre un ranger qui vous mènera avec son gros bus jaune, au début de la randonnée. Cette navette n’est pas gratuite d’ailleurs, il vous faudra débourser 7,50$ par adulte pour l’aller-retour.

Ainsi, nous étions au centre de découverte et de services et le ranger nous expliqua qu’il y a un départ toutes les 30 minutes de 10h à 12h. Je ne me rappelle plus précisément quelle heure il était mais il nous fallait rejoindre l’accueil du Mont Jacques-Cartier le plus vite possible, afin de prendre l’avant dernière navette afin de profiter un peu au sommet. Ce que nous n’avions pas imaginé, c’était l’état de la route pour y arriver. Enfin, la route est un grand mot. C’est une piste avec des grosseurs de cailloux variables ! Donc, autant dire qu’avec notre voiture de location, nous n’allions pas très vite et surtout nous avions peur de l’état de la voiture après cette route. La limite de vitesse était de 70 km/h mais avec notre voiture ce n’était pas possible vu l’état de la piste, de ce fait, ce fut une course contre la montre pour arriver à l’accueil avant le départ de la navette.

Nous arrivâmes finalement 2 minutes avant 11h30, je laissai ma pote parquer et mettre ses chaussures de marche et je sautai de la voiture pour aller prendre les billets à l’accueil au ranger. Moi qui pensais avoir du temps pour aller aux toilettes, ce fut raté ! Il faudra que j’attende le début de la randonnée après 10 minutes de navette et que je fasse cela dans une petite cabane pleine de bêtes… Ah la nature…

Nous nous retrouvâmes dans le bus avec environ une dizaine de randonneurs et le ranger nous expliqua les règles qui encadrent cette randonnée. Il nous expliqua également qu’il nous faut bien faire attention à notre temps, car le dernier départ pour le parking est à 16h. Ainsi pour information, la circulation hors sentier est interdite durant cette randonnée.

Gardez vos sens en éveil !
À partir d’ici, vous respirez le même air que lui.
Vos pas se posent sur les mêmes pierres.
Si par un heureux hasard votre regard croise ce bel animal,
saluez-le des yeux seulement, discrètement, accroupi,
laissez passer le souverain des sommets !

J’ai retrouvé cette citation dernièrement, qui était actuellement inscrite sur un écriteau à l’entrée du sentier et cela résume parfaitement les recommandations du garde-forestier.

Finalement, nous pouvions commencer à marcher, afin d’arriver environ 1h30-2h plus tard au sommet, à plus de 1’000 mètres d’altitude..

C’est une montée très ardue sur un sentier de roches, donc préparez-vous les genoux vont morfler. Cependant, le soleil était au rendez-vous ce qui permettait de profiter de la randonnée puis de découvrir que au fur et à mesure que nous prenions de la hauteur, la végétation laissait place à un terrain plus austère.

Nous avions beau ouvrir l’œil, il n’y avait toujours aucun caribou à l’horizon, de quoi être un peu désespérées sachant que cela faisait presque 2 heures que nous montions. Par la suite la pente était beaucoup moins prononcée mais n’en demeurait pas moins difficile avec un escalier en paliers remplis de pierres.

Arrivées au sommet, la température descendit de quelques degrés mais la vue valait le détour. En effet, nous découvrîmes un paysage bien différent de la verdoyante forêt où la navette nous déposa. Nous empruntâmes le Sentier du Caribou qui nous mènera sur 1 kilomètre vers la tour panoramique au sommet.

Le Mont Jacques-Cartier offre des conditions bioclimatiques arctiques à son sommet recouvert de roches gélifractées et par la toundra. Ainsi, la vue de 360° est impressionnante et change de ce que nous avions l’occasion de voir depuis le début de notre séjour au Québec. La diversité de cette province me fascine. Nous nous reposâmes quelques minutes et mangeâmes notre pique-nique sur des chaises en bois installées en forme de transats au pied du mirador. Nous espérions voir des caribous, mais à cet instant, le compteur était toujours à zéro.

Nous finirons par apercevoir deux caribous et surtout par suivre quelques randonneurs sur divers sentiers au sommet, puisque chaque fois nous les entendions dire qu’ils avaient vu les bêtes donc on voulait aussi les voir (oui, nous assumons être des moutons)… Mais bon, ce ne fut pas le cas, nous perdîmes un peu de temps avant de redescendre, mais cela nous permit d’explorer davantage cette toundra.

La descente se fera un peu en vitesse puisque nous ne voulions pas rater le dernier bus. Elle se fera également à moitié sur les fesses vu le nombre de fois que nous avons glissé à cause de ces petites roches ou simplement par inadvertance dira-t’on.

Vedettes du parc

La création de ce parc national en 1937 a pour but de protéger de façon permanente le caribou, ce qui en fait l’animal emblème du parc. En effet, les grands massifs de forêt résineuse fournissent à cet animal abri et nourriture. Gravement en péril, son observation permet aux gardes forestiers d’en assurer la protection et la sauvegarde tout en les laissant vivre à l’état sauvage. La population de caribous de la Gaspésie fait l’objet d’un suivi annuel depuis 1983 et l’estimation en 2018 de cette espèce est de 75 individus.

Rouler sur la route des phares

Après avoir dormi à Sainte-Anne-des-Monts, nous avons profité, en étant sur la route 132, de prendre part au circuit des phares du Québec maritime. En effet, au Québec et en Gaspésie, les phares sont nombreux car la navigation a toujours été dangereuse dans le golfe du Saint-Laurent et les différentes baies de la péninsule. Ce sont devenus de véritables attractions touristiques et la côte nord de la Gaspésie permet d’admirer plusieurs de ces divers témoins du patrimoine maritime québécois. Nous nous sommes d’abord arrêtées au hameau de La Martre, célèbre pour son beau phare rouge, puis au phare Cap de la Madeleine et finalement à la Pointe-à-la-Renommée.

La Martre

La Martre est un adorable hameau de pêcheur, surplombant le Saint-Laurent, qui est connu pour une seule chose, son magnifique phare ! C’est un charmant phare octogonal aux bardeaux vif rouge qui fut érigé en 1906 et qui est toujours en service. Prévoyez un simple arrêt pour le prendre en photo. Il y a un musée dans l’ancienne maison du gardien mais il ne nous apparaissait pas indispensable quant à la compréhension du lieu.

Par la suite, la côte devient plus sauvage à mesure que l’on approche de la région La Pointe, les villages, eux, semblent pris entre les falaises et la mer.

La Pointe

Cette région est l’âme de la Gaspésie où le caractère maritime est des plus authentiques. C’est ici que le bout du monde survient, dans le parc Forillon et où les falaises vertigineuses y sont des plus belles.

Phare du Cap-de-la-Madeleine

Se dressant à la pointe du Cap-de-la-Madeleine, le phare éponyme est une tour cylindrique de 17 mètres de hauteur, surmontée d’une lanterne circulaire en fer et d’un toit en dôme. Il fut construit en 1908 et il est le second phare établi sur le site pour guider les navires commerciaux et aider le trafic local, cependant depuis l’année 2000, il n’éclaire plus. C’est en 2016 qu’il a été désigné phare patrimonial.

C’est un site privilégié où vous pourrez avoir une vue exceptionnelle sur le fleuve et sur les falaises. Vous pouvez monter au sommet, visiter le musée où un guide-interprète raconte la légende des lieux ou vous rendre dans le petit café-boutique installé dans la maison de l’assistant-gardien juste à côté, de ce fait, c’est un endroit idéal pour faire une pause, se relaxer quelques instants afin d’admirer le panorama maritime qui vous entoure. 

Pointe-à-la-Renommée

Mon phare préféré est celui de la Pointe-à-la-Renommée. Après avoir parcouru quelques kilomètres sur un chemin non asphalté, nous nous parquâmes et partîmes à la découverte de ce joli phare à l’histoire très chargée.

Devenu site historique, le panorama depuis le phare est grandiose et l’attente de la visite guidée se passa sans encombre dans les jardins surplombant le phare. Ce joli phare fut déserté dans les années 1960, démonté puis expédié à Québec en 1977. Il fut cependant rapatrier en 1997 par un appel de masse des locaux et fut classé monument historique. Nous découvrîmes par la suite, grâce au guide-interprète, la vie à l’intérieur du phare, celle des familles qui vécurent ici et la lourde tâche d’assumer ce rôle de garde-phare. Ce fut vraiment passionnant.

Cependant, ce fut la visite du petit bunker à côté du phare qui me fascina, surtout grâce aux informations du guide (sinon ce sont des panneaux explicatifs en anglais et français, mais la lecture peut devenir vite barbante en comparaison avec des explications dynamiques et de vive voix.) Dans ce bunker, vous découvrirez une exposition nommée « Marconi, histoire des communications et radio » et surtout vous aurez l’occasion de découvrir davantage sur l’histoire captivante de la première station de radiotélégraphie maritime en Amérique du Nord ainsi que sur la vie de Guglielmo Marconi, des opérateurs radio et des préposés aux signaux optiques (sémaphore).

Et oui, c’est à Pointe-à-la-Renommée que Marconi installa la première station radio maritime en Amérique du Nord, endroit qui deviendra rapidement un centre stratégique durant les deux guerres mondiales. En prenant cette route non bétonnée depuis la route principale, on ne peut s’attendre à tomber sur deux merveilles qui façonnèrent l’histoire.

Percé

Arrivée sur Percé, vue différente sur le rocher et sur l’île

Incontournable d’un road-trip en Gaspésie, ce site sauvage de toute beauté doit sa renommée à son célébrissime rocher. Et qui dit célébrissime rocher, dit influence de touristes malheureusement. C’est l’endroit le plus touristique que nous ayons fait en Gaspésie et il était impossible lors de la haute saison de trouver un hôtel dont le montant par nuit ne dépassait pas 200 $.

De ce fait, nous revoilà parties pour faire du couchsurfing, chez le seul habitant de Percé qui proposait cette option (en 2018, cela a pu évoluer depuis). Un roman pourrait être écrit sur nos aventures chez lui durant 2 nuits et l’histoire de notre rencontre avec ce monsieur est, de loin, ma meilleure anecdote de ce voyage (voir carrément de tous mes voyages). Pour faire court, et vous laissez un peu imaginer ce que nous avons vécu, voici un éventail de mots-clés : yourte, maison de poupée, poules, insalubrité, permaculture, soupçons de meurtre…

Avant d’aller découvrir où nous allions passer la nuit, nous avons vaguement vagabondé dans la rue principale à la recherche d’informations sur les activités à faire. Finalement, ce fut mon guide papier qui nous donnera l’idée d’aller au belvédère du Mont-Joli (pour 1$) afin d’avoir une vue de proximité sur le rocher de Percé.

Il se matérialisa devant nous et nous comprîmes l’ampleur de Percé, grâce à ce rocher, l’image à lui seul de la Gaspésie ! Le Mont-Joli est un petit cap de schiste argileux, vieux de plus de 410 millions d’années selon les informations récoltées à l’office du tourisme et il aurait été relié autrefois au Rocher.

Nous finirons cette journée par une étape incontournable de notre road-trip québécois : la microbrasserie locale. Ici, elle se nomme le Pit Caribou, et l’ambiance y est sympathique et les bières délicieuses.

Si vous voulez apercevoir encore de plus près le rocher, vous pouvez aussi embarquer pour l’île Bonaventure afin d’admirer un autre sacré spectacle : celui des fous de Bassan, des oiseaux marins qui viennent en grand nombre (environ 100’000) de mars à octobre se reproduire et nidifier sur les falaises de l’île. En tant que spectateur, on a l’impression de voir un duvet blanc, et ceci même du bord de l’océan, puisque nous n’avons pas entrepris d’aller dans ce parc national.

Avant de partir pour la suite de la Gaspésie, nous avions décidé de nous lever alors que la nuit persistait encore (et pour partir le plus tôt possible de chez notre hôte, mais chut), afin d’immortaliser le symbole de la région aux premières lueurs. Il était là, résistant depuis des décennies, mais également entouré d’une petite brume qui ne donnera pas l’effet escompté. Pourtant, qu’est-ce que ce fut beau ! 

Nous entendîmes parler de la rivière aux Émeraudes qui se situe à côté de Percé, lors de notre séjour couchsurfing à Rimouski. Nous n’y sommes pas allées, mais vu les photos de nos hôtes, c’est clairement un endroit à visiter, de par sa beauté et pour se rafraîchir en plein mois d’août.

Photo prise ici

Parc national de Forillon

Accroché à l’extrémité de la péninsule, ce parc est un vaste espace naturel et clairement un des plus beaux endroits de Gaspésie ! Entre terre et mer, ces deux éléments s’entrelacent parfaitement et donnent des paysages magnifiques. Ici, tout indique ce fameux bout du monde qu’on nous vend depuis notre arrivée en Gaspésie, d’ailleurs la pointe extrême de la péninsule se trouve dans le parc et je vous y emmènerai plus bas dans cet article.

Le parc s’étend sur 245 km2 entre le golfe du Saint-Laurent et la baie de Gaspé. Il fait partie des parcs Canada et non Québécois, c’est ainsi un parc national et vous retrouverez les informations le concernant ici. La nature y est verdoyante, sauvage et la faune incroyable ! Si vous voulez apercevoir des paysages maritimes entre falaises abruptes sculptées par la mer, plages de galets, anses et caps, mais également une forêt particulière puisque c’est là, que se finit le célèbre sentier des Appalaches, enfin sa prolongation canadienne, c’est définitivement au parc de Forillon qu’il vous faut aller !

Tarification journalière

En 2018, la tarification était de 7.80 $ pour un adulte.

Activités

Nous nous sommes forcément adonnées à la randonnée, le premier moyen de découvrir toute la diversité du parc national. Comme d’habitude, nous nous arrêtâmes au centre de découvertes afin de voir l’éventail de randonnées qui s’offrait à nous. Ayant beaucoup entendu sur ce fameux bout du monde, nous voulions ainsi faire la marche qui y mène. Et puis, il paraît qu’on peut apercevoir des baleines, de nombreux animaux et surtout des ours.

Ainsi, nous avions décidé de faire le sentier des Graves (8 km A/R) qui part du secteur sud du parc jusqu’à L’Anse-aux-Amérindiens, puis de continuer par la forêt, sur le chemin officiel, pour rejoindre le Cap Gaspé, le fameux bout du monde. Ce sentier permet de longer la baie de Gaspé, et d’apercevoir des baleines, mais comme d’habitude nous ne verrons aucun animal.

Nous étions arrivées dans les environs de 10h alors que le parc commençait gentiment à accueillir les nombreux visiteurs. De ce fait, il ne fut pas facile de trouver une place de parc au début de la randonnée, mais coup de chance, nous pûmes parquer le plus proche possible, de quoi nous éviter des centaines de mètres à pieds (tout est bon à prendre, lors de ton 5ème parc en peu de temps). Et puis, nous pûmes voir une van aménagé d’une famille aux plaques vaudoises (où j’habite en Suisse) et de voir ceci nous mîmes le baume au cœur et réveillèrent nos envies de partir, un jour, vivre une vie de nomade comme cette famille.

Bon, nous mîmes ce rêve dans un recoin de nos têtes et nous commençâmes la randonnée, d’abord sur le chemin que les cyclistes peuvent emprunter. Au début de la randonnée, nous sursautions aux moindres bruits puisque nous pensions avoir à faire à des ours ! Et oui, quand nous lûmes dans le guide du parc que la population des ours noirs à Forillon était stable, nous fûmes impressionnées par les chiffres et contentes de voir que cet animal s’épanouit dans le parc (il vit en totale liberté), puis la statistique disait qu’il y a environ 3 ours/10 km2, et c’est à ce moment-là que nous commençâmes à avoir les chocottes d’en croiser un.

Pourtant, cela aurait pu être une magnifique opportunité de découvrir cet animal emblématique dans son habitat naturel, et selon les rangers à l’accueil, il est très facile à voir car il ne se cache pas des gens. Cependant, comme nous avons à faire à un animal sauvage, de plus sur son territoire, quelques recommandations sont à lire avant d’entreprendre une randonnée dans le parc. Je vous mets celles-ci ci-dessous :

Ainsi, après avoir lu ceci, afin de ne pas tomber nez-à-nez avec un ours, nous commençâmes à chanter afin de faire du bruit. Bon, nous nous dîmes que nous étions un peu ridicules, que l’ours, si on en croisait un, n’allait pas nous faire du mal, que cela serait même incroyable de tomber sur un, etc. donc nous reprîmes notre chemin, en discutant normalement. Nous finîmes par quitter la route, pour prendre le sentier sur la falaise, qui longe le baie de Gaspé.

En parcourant ce chemin, il y a une possibilité d’observer des mammifères marins, mais tout comme les ours, nous n’en apercevrons aucun. Cependant, à chaque léger remuement dans l’eau, nous étions aux aguets, dans l’espoir d’apercevoir une baleine ou encore un rorqual.

Le chemin permet une marche tranquille jusqu’à L’Anse-aux-Amérindiens, où nous quittâmes le bord de l’océan pour nous aventurer dans la forêt. J’étais toute excitée car je prenais, dès cette déviation dans la forêt, part au Sentier international des Appalaches (SIA), puisque depuis 2015, un itinéraire de Grande Randonnée (GR) est intégré en Amérique du Nord : le GR A1. En effet, ce sentier international, relie celui simplement nommé Sentier des Appalaches, long d’environ 3’510 km et entièrement aux États-Unis. Le tronçon que nous empruntâmes relie le mont Katahdlin, dans l’État américain du Maine, à Cap-Gaspé, soit notre destination finale.

Après avoir dévoré le livre Wild de Cheryl Strayed (récit de son aventure sur le Pacific Crest Trail, une autre sommité des randonnées) et surtout A Walk in the woods (Promenons-nous dans les bois en français) de Bill Bryson, qui relate son aventure sur le sentier des Appalaches, je trouvais dingue de pouvoir également marcher sur un bout de sentier reconnu mondialement, sachant que j’aimerais,un jour, entreprendre une telle randonnée également.

Bon revenons à la randonnée. Nous finîmes par arriver au phare du Cap-Gaspé qui est splendide, rouge et blanc, et qui mesure 12 mètres. Nous fîmes une petite halte pour manger puis nous reprîmes le chemin afin d’arriver au bout du bout : ce fameux bout du monde.

En y descendant, nous commençâmes à ressentir la vitesse et la violence du vent, et sur le belvédère, c’était encore pire. Mais quel panorama ! Même en se protégeant du vent, la vue était incroyable sur les falaises découpées, sur cet océan majestueux et sur tous ces oiseaux qui volaient (ou essayaient vu le vent). Encore un instant magique à capturer de ses yeux avant de remonter, pour entreprendre le chemin du retour.

Ayant encore du temps avant d’aller faire les courses pour faire à manger à notre hôte, nous décidâmes d’aller au secteur nord du parc de Forillon, pour voir les falaises du Cap-Bon-Ami. Cet endroit est réputé pour ses magnifiques couchers de soleil, mais également pour représenter ce spectacle de mer et de falaises où les animaux sont les vedettes. Naturellement, hormis des centaines d’oiseaux que je n’arrivais pas à nommer, nous n’aperçûmes aucun animal. Mais le panorama est incroyable avec une plage de galet immense et des falaises abruptes et majestueuses. Prenez réellement le temps de contempler ce paysage.

En rentrant par la route nord, juste en sortant du parc, nous passâmes par Cap-des-Rosiers et son magnifique phare qui vaut aussi le détour. C’est le plus vieux phare de Gaspésie et surtout le plus haut du Canada avec ses 34m.

En revenant, nous faisons un saut à Gaspé, ville connue principalement pour être le lieu où Jacques Cartier planta une croix en 1534 en « découvrant » le Canada sous l’égide du roi de France. Cependant, il n’y avait rien de particulier à visiter à nos yeux et nous étions pressées de faire les courses.

Route entre Percé et la Baie-des-Chaleurs

La route n’est pas des plus pittoresques et nous commençâmes à regretter de passer une nuit à Carleton-sur-Mer puisque nous aurions pu clairement continuer d’une traite jusqu’à Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent. Le temps n’était pas des plus aidant non plus et de ce fait, nous découvrîmes quelques jolis endroits, mais aucun de particulièrement extraordinaire.

L’Anse-à-Beaufils

C’est un des sites incontournables du Grand Percé, surtout parce que c’est devenu un site culturel de renommée (québécoise en tout cas). Les villageois ont métamorphosé une ancienne usine de traitement de la morue en un centre culturel. D’ailleurs, cet endroit s’appelle « La Vieille Usine » et est maintenant une salle de spectacle, une galerie d’art-boutique et plein d’autres appellations viennent s’ajouter à sa description pour en faire un lieu de création et d’interprétation. Le port est joli et donne un charme pittoresque à cet endroit, mais lorsque nous nous sommes arrêtées, de bon matin, tout cela était au repos.

La Baie-des-Chaleurs

Après un trajet plutôt monotone depuis Percé, nous découvrâmes un tout autre aspect de la Gaspésie dans la région de la Baie des Chaleurs. Ici, on y vient plutôt pour sa végétation et ses diverses rivières qui permettent de nombreuses activités. L’eau n’y est clairement pas chaude, mais le nom de Chaleur provient des paroles que Jacques Cartier prononça lors de sa découverte, puisqu’une brume l’enveloppait et laissait une impression fausse que l’eau était chaude.

Après les légendes varient puisque selon le dépliant officiel de la région, Jacques Cartier donna ce nom à la baie car elle est d’une chaleur plus tempérée que la terre d’Espagne, mais il est également à noter qu’il débarqua lors d’une période de canicule. La baie des Chaleurs est également membre du club des « Plus Belles Baies du Monde » (comme Tadoussac).

La baie des Chaleur regroupe plutôt des villages de villégiature et, il fut difficile pour nous de trouver une activité à faire, ce fut de ce fait l’occasion de nous reposer et d’apprendre davantage sur la culture et l’héritage acadien de la région (on remercie Wikipédia).

Photo prise ici

New Richmond

Nous nous sommes baladées quelques minutes au parc de la Pointe-Taylor, cependant le temps était plutôt à la pluie, ainsi nous n’avons pas pu voir le reste de la ville, qui doit son existence à des colons restés fidèles à la Couronne britannique après l’indépendance des États-Unis.  De ce fait, on y retrouve plusieurs influences : irlandaises, écossaises et également une église anglicane.

Bonaventure

Nous nous sommes arrêtées à Bonaventure, puisque sa rivière éponyme y est très renommée pour ses eaux cristallines et ses nombreuses activités. Cependant, il était impossible d’y accéder de près puisque de nombreux endroits aux abords sont des réserves pour la pêche au saumon, ou des sortes de mini-villégiatures où il faut payer juste pour y entrer.

Photo prise ici

De ce fait, nous nous sommes rabattues sur le musée acadien du Québec, cependant, pour une raison que je ne m’explique pas aujourd’hui, nous ne le visitâmes pas. Je vous conseille vivement de le visiter si vous passez par Bonaventure car cette ville a été fondée par des acadiens en 1760, et toute la Baie-des-Chaleurs respire l’Acadie. Manifestations culturelles, vocabulaire, accent différent (nous n’avons toujours pas entièrement compris notre conversation avec nos deux hôtes), c’est une culture qui mérite d’être découverte et exposée !

Carleton-sur-mer

Station balnéaire réputée, nous avions choisi d’y passer la nuit lors de l’élaboration de notre itinéraire. Malheureusement, nous ne découvrîmes pas une ambiance balnéaire mais plutôt vieillotte, surfant sûrement encore de sa réputation passée.

En conséquence, avant de pouvoir nous enregistrer chez nos hôtes, nous avons passé la fin d’après-midi à la microbrasserie Le Naufrageur. Juste pour cet endroit, ses délicieuses bières et ses nachos incroyables, je vous dirai de vous arrêter à Carleton-sur-Mer.  

Photo prise ici

Bien que la ville ne nous laissa pas un grand souvenir, nos hôtes, au gîte des Oiseaux Migrateurs, nous fîmes découvrir un peu plus de la culture acadienne de la région et de son histoire, et ce autour d’un bon petit-déjeuner (inclus et délicieux) préparé par David. Nous vous conseillons grandement cette adresse, les chambres sont grandes, propres et très confortables, et ce, surtout après nos deux nuits et nos folles aventures de couchsurfing passées de Percé, cet endroit était un rêve éveillé. Prévoyez simplement de l’anti-moustique car les bibittes québécois sont voraces autour de ce gîte ! Nous sommes passées par Airbnb pour trouver ce gîte, vous trouverez l’adresse ici.

À l’ouest de Carleton-sur-Mer, vous trouverez un parc national très intéressant, surtout si vous êtes passionné de fossiles. Il s’agit du parc national de Miguasha et c’est le plus petit des parc québécois du Sepaq. Il est même inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1999. Mais nous avions de la route jusqu’à Rimouski, alors, nous avons fait l’impasse.

La Vallée

Cette région est mondialement reconnue pour la pêche au saumon dans la rivière Matapédia qui décrit des méandres sur plus de 70 kilomètres. Le lac éponyme peut s’enorgueillir d’être la plus grande nappe d’eau douce en Gaspésie. Ses plateaux et ses paysages invitent à la découverte de la nature, dans une ambiance plus authentique où saumon et érable sont les maîtres mots.

La Vallée, c’est surtout un corridor naturel de 150 km entre le Nouveau-Brunswick et le Saint-Laurent, notre prochaine étape. Nous crûmes ne jamais en voir la fin, puisque nous étions à deux doigt d’être en panne d’essence. Même si on faisait très attention, sachant que les distances sont longues et les stations-services rares en comparaison, nous n’avions pas prévu cette péripétie puisque notre GPS indiquait une station, mais qui était clairement à l’abandon depuis de nombreuses années. Heureusement, nous en trouvâmes une alors que la réserve de la voiture était presque à sec. Nous entendîmes beaucoup d’histoires de canadiens face à des problèmes d’essence, donc faites attention à toujours avoir de la réserve !

Saint-Alexis-de-Matapédia

Saint-Alexis-de-Matapédia est connue pour l’abondance des érablières, mais si nous nous sommes orientées vers cette municipalité, c’est pour nous rendre au belvédère Horizon de rêve. Pour cela, il vous faut quitter la route 132 et emprunter le Rang St-Léonard pour atteindre la ville, puis il vous faudra tourner à gauche (si vous arrivez depuis Matapédia) pour prendre une piste, le Rang St-Hermel Sud, de 4km qui vous emmènera au belvédère. Il vous faudra ensuite marcher quelques minutes (environ 1km aller-retour) afin de découvrir une vue magnifique.

Cette vue nous emmèna vers un panorama qui s’étend sur le Nouveau-Brunswick, de ce fait, il se peut que votre téléphone prenne l’heure de cette province canadienne (1h de décalage). Sous vos pieds, coule la rivière Ristigouche qui se fraie un chemin dans un océan de forêt. Nous nous dîmes que cette vue doit être encore plus impressionnante venu le temps de l’été indien, avec les couleurs chatoyantes des feuilles.

Saint-André-de-Restigouche

Nous avions encore un peu de temps avant de reprendre la route 132 pour Rimouski, et comme nous nous étions arrêtées à l’office du tourisme à Matapédia, nous avions découvert qu’il y avait diverses marches dans les environs pour atteindre des chutes d’eau. Nous avions choisi de voir la Chute à Picot.

Pour la rejoindre, il vous faut revenir sur la route 132 puis prendre la route Lagacé sur la droite qui vous emmènera à Saint-André-de-Restigouche, cependant avant d’arriver au village, vous pourrez vous arrêter à un tour d’observation, fermée lors de notre visite. Il vous faut continuer un peu sur la route puis prendre un piste, Rang Petit, sur la gauche afin de vous rapprocher de la Chute. Depuis ce point, vous pouvez prendre le sentier international des Appalaches. C’est un sentier facile d’environ 3 km aller-retour avec une longue série d’escalier en bois. C’est une sympathique balade en forêt, et nous nous attendions à une jolie chute d’eau, mais elle était plutôt à sec à cette période.

La Gaspésie est une région du Québec encore assez méconnue au niveau international, mais très réputée pour les québécois qui adorent s’y rendre grâce à sa nature et à son aspect très maritime. Je ne m’attendais clairement pas à découvrir une région, riche en cultures, en paysages et avec des habitants ultra sympathiques et chaleureux. À coup sûr, j’y retournerais un jour…

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