Ah, Genève. La cité de Calvin, des diplomates, des banques et, apparemment, de petits cafés cosy. Pour cette quatrième édition du caféthon, on a décidé de relever un défi : délocaliser notre « marathon » caféiné dans une ville pour laquelle je n’ai, soyons honnêtes, aucune attache émotionnelle. Spoiler : ça n’a pas changé. Mais l’objectif était clair — traquer le bon café, où qu’il soit. Train pris à 09:55 de Vevey, direction Cornavin. Ambiance : motivées, mais sceptiques.
Oh Martine : le café de gare chic
Premier arrêt, Oh Martine, littéralement à deux pas de la gare. Et là, on sent que l’endroit a tout compris : c’est grand, spacieux, des plantes partout, avec une esthétique soignée.
La commande se fait au comptoir et tout roule comme sur des rails suisses : rapide, efficace, malgré une queue conséquente. Tu sens que ce café a fait sa place dans le quartier, les habitués et les voyageurs s’y croisent sans gêne. Le café est bon, l’exécution est maîtrisée, et en prime, tu peux te servir un verre d’eau sans avoir à supplier. Verdict ? Un parfait café de gare. La prochaine fois que je pars à Paris, j’y ferai sûrement un crochet pour goûter à sa carte de mets qui m’a l’air fournie et délicieuse.
Rue de Montbrillant 2
1201 Genève
On quitte le quartier de la gare pour s’aventurer dans le vieux Genève, un endroit qui, je dois l’admettre, mérite quelques compliments. Entre la vieille ville, sa majestueuse cathédrale, le parc des Bastions et l’opéra, ces lieux dégagent un charme certain et du caractère. Bien loin de l’agitation et de la monotonie grise de cette ville nichée au bout du lac (Léman !!!), que je trouve souvent fade. Cap donc sur le vieux Genève pour notre prochaine étape.
Pages & Sips : le charme à l’anglaise
Deuxième stop : Pages & Sips. Alors là, gros coup de cœur. C’est comme un mini Shakespeare & Co à Paris, mais niché dans le vieux Genève. Un cadre cosy, mignon à l’anglaise, où chaque coin donne envie de feuilleter un bouquin en sirotant un bon café, voir a cup of tea : une sorte de temple des bibliophiles caféinés (donc tout ce que j’adore).
Le café est bon, les scones sont délicieux, mais bon, 11 francs le scone (certes, avec de la truffe), on sent la cherté légendaire de Genève. Heureusement, l’eau est toujours en libre-service, un petit détail qui fait la différence. Et puis ce cadre… c’est un de ces endroits où tu pourrais passer des heures à t’imprégner de l’ambiance.
Grand-Rue 37
1204 Genève
Nous voilà de nouveau en route, ravies et prêtes à découvrir notre prochaine escale. On flâne tranquillement jusqu’à tomber sur une magnifique esplanade, qui n’est pas sans rappeler celle de la Pläfe à Berne. De là, nos regards se posent sur le parc des Bastions qui s’étend en contrebas. Cap sur ce lieu emblématique.
Le Kiosque des Bastions : beauté trompeuse
Troisième arrêt, Le Kiosque des Bastions. Là, on monte d’un cran en termes de cadre : verrière, plantes, oiseaux qui gazouillent. C’est le genre de brasserie qui te fait te sentir sophistiqué rien qu’en entrant. Problème ? Le café.
On arrive à 14h, c’est plein, huppé, pas une table libre. On finit au bar, charmées par le barman très sympa. Mais désillusion totale à la dégustation : le café est immonde. On échange avec le barman, il nous sort l’excuse classique de la machine en panne le matin. Je suis prête à le croire, mais ça n’efface pas le traumatisme gustatif.
Petit twist : il nous propose de revenir pour tester leurs cocktails. On rigole, il lance l’idée d’un « cocktailton ». Mais quand je vois du Bailey’s dans un espresso martini (certes, ils l’appellent Espedro Martini), je suis déjà en train de reculer doucement vers la sortie. Au moins, le cadre et le prix sauvent un peu l’expérience : 3.70 francs pour un café ? Presque un miracle à Genève.
Promenade des Bastions 1
1205 Genève
On profite d’une petite balade dans le parc pour reprendre nos esprits avant de nous diriger vers notre dernière étape : Plainpalais. Perdues dans nos discussions, nous arrivons finalement à destination et nous installons en terrasse, alors que le soleil daigne enfin se montrer à Genève.
MAME : fancy mais fade
Dernier stop caféiné, MAME. Si vous connaissez FripSquare à Lausanne, imaginez la même chose, mais en moins bien — tant pour la fripe que pour le café. Le quartier ne fait clairement pas rêver, et malgré son ambiance un brin fancy, on est bien loin du charme animé et apaisant de Lausanne sous-gare.
À 15h, on décide de sortir de notre zone de confort avec un espresso tonic. Mauvaise idée. C’était aqueux, sans goût, un vrai flop que je n’ai même pas fini. Mon amie, courageuse, a testé un cold brew tonic, même verdict. Et à 7 francs la boisson, ça pique. L’intérieur reste agréable avec un design épuré, mais rien d’inoubliable.
Toutefois, on y reste bien une heure, à papoter, bouquiner et profiter d’un moment de calme avant de replonger dans la frénésie du centre genevois et ses boutiques.
Rue des Voisins 8
1205 Genève
Prochain arrêt : Payot. Parce que, soyons honnêtes, même si nos piles de livres « à lire » débordent déjà à la maison, entrer dans une librairie reste un plaisir sans pareil. Il y a cette petite excitation de découvrir les nouveautés. Genève a ses défauts, certes, mais son Payot ? Une véritable pépite. Mon amie repart, avec un nouveau livre, juste à temps pour attraper son train pour Vevey.
Rumi’s : Espresso martini et conclusion genevoise
Ma journée était loin d’être terminée. Pour clore dignement cette tradition du caféthon, j’ai rejoint un ami genevois. Initialement, je voulais tester Le Verre de Monique, une adresse souvent encensée. Mais voilà, ce bar n’ouvrait qu’à 19h — et pire, il ne servait pas mon breuvage de prédilection. Plan B : direction le Little Barrel aux Eaux-Vives. Coup de théâtre, il était privatisé pour la soirée.
C’est en errant au hasard que nous sommes tombés sur un petit bar intimiste et cosy qui semblait prometteur : Rumi’s. Parfait pour trinquer avec un espresso martini en guise de finale. Il est beau, cependant plot twist : le cocktail n’était pas fameux. Mais au fond, on le sait, ce n’est pas la boisson qui fait le moment, c’est la compagnie. Et cette compagnie, tout au long de la journée, a peut-être réussi à me faire entrevoir un brin de charme dans cette Genève habituellement si froide.
Rue Henri-Blanvalet 16
1207 Genève
En fin de compte, cette quatrième édition du caféthon fut une réussite. Genève n’a pas conquis nos cœurs, mais elle nous a offert quelques belles surprises.
À la prochaine, où que le vent (et le café) nous mène ! Et comme c’est (quand même) mieux à Lausanne, je vous remets les 3 articles dans la capitale vaudoise :
Intéressant article même si Genève ne t’a pas convaincu en terme de cafés!
Propositions de cafés non exhaustives :
Le Remor – place du Cirque, 3
Barbablù Bar Gelateria Italiana – rdpt de Plainpalais, 4
Je note merci, j’irai tester tes recommandations.