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S’émerveiller aux Chutes d’Iguaçu/Iguazu

Emerveillée, telle est la sensation que j’éprouve lors de mon arrivée au Brésil et mes retrouvailles avec mes deux amies.  Étant arrivée vers midi à Foz do Iguaçu, je m’acclimate gentiment à ce pays et à son atmosphère. Les filles m’emmènent directement manger la traditionnelle feijoada : au Brésil, les guides se sont elles !

Nous nous imprégnons de la tranquille ville (pourtant quelques 200’000 brésiliens y vivent) qui n’offre pas grand intérêt mais permet de se sentir en sécurité, d’apprivoiser la culture brésilienne et de profiter d’un peu de repos. Et puis, en y repensant le soir sur le rooftop de notre auberge, comment ne pourrais-je être plus contente qu’à ce moment ? Je suis entourée de l’Argentine et du Paraguay et le lendemain, je vais enfin découvrir les Chutes d’Iguaçu, celles qui m’avaient échappées lors de mon précédent voyage, l’année d’avant en Argentine et au Chili.

Au loin, le Paraguay et l’Argentine

Véritables cartes postales qui laissent rêveurs, ces Chutes sont réputées parmi les plus belles du monde. Situées en plein cœur d’une forêt tropicale entre l’Argentine (nommées Cataratas del Iguazú) et le Brésil (Cataratas do Iguaçu), les assourdissantes Chutes sont une véritable merveille de la nature et font partie de ces endroits époustouflants où la nature, à son état le plus sauvage, vous encercle et vous submerge. D’ailleurs, elles ont été référencées dans la liste des sept nouvelles merveilles de la nature, avec l’Amazonie, la baie de Ha Long ou encore la montagne de la Table en Afrique du Sud.

Sur un peu près de 3 km, quelques 270 cascades serpentent la végétation de la forêt tropicale et déversent chaque seconde jusqu’à six millions de litres d’eau ! Interrompant le cours de la rivière Iguaçu, des deux côtés des Chutes, les gouvernements brésilien et argentin ont créé des parcs nationaux pour préserver cet incroyable endroit et pour améliorer l’exploration en toute sécurité.

Une petite agence de voyage dans notre auberge de jeunesse proposait des expéditions mais cela ne nous intéressait point. Nous voulions être libres de pouvoir aller à notre guise et surtout, du côté argentin, je voulais avoir l’occasion de découvrir la zone des «trois frontières», frontière géographique naturelle (grâce aux Rio Paranà et Rio Iguaçu) qui sépare l’Argentine, le Brésil et le Paraguay.  

Frontière naturelle

Curiosité naturelle exceptionnelle, l’origine des Chutes reste assez méconnue; pourtant selon une belle légende guarani, elles furent créées des suites d’un amour contrarié entre un valeureux guerrier et la fille d’un chef d’une tribu guarani. Je vous laisse lire le récit de la légende argentine des Chutes d’Iguazú par ici.  De manière plus pragmatique, selon les propos tirés du site internet Fontaines intérieur « les Chutes se trouvent sur une faille géologique naturelle qui date de plusieurs millions d’années, lorsque plusieurs phénomènes volcaniques eurent lieu dans cette même zone. Les écoulements volcaniques se sont répandus pour créer une réaction au niveau des sols. Un sol basaltique est né et a favorisé la formation de multiples failles verticales. L’eau se déversant du sommet des failles renforce l’érosion de leurs bords, faisant s’agrandir petit à petit la superficie des Chutes. »

Ce furent l’explorateur espagnol Álvar Núñez Cabeza de Vaca et son équipage qui découvrirent les Chutes puis soumirent les quelques tribus indigènes qui vivaient sur ce territoire en 1542. Il baptisa les cataractes « Saltos de Santa Maria », les Sauts de Sainte Marie.

Les Chutes servant de frontière naturelle entre le Brésil et l’Argentine, ces dernières sont ainsi partagées en deux visites. Un conseil nous fut donné lorsque nous nous renseignions à l’auberge: d’abord voir le côté brésilien, pour observer une vue d’ensemble et un fabuleux panorama, puis ensuite le côté argentin, plus spectaculaire puisque les sentiers s’approchent davantage des Chutes !

Carte des Chutes tirée du site internet Argentina Exception

Cataratas do Iguaçu

Nous avons donc commencé par le Parque Nacional do Iguaçu, aire brésilienne protégée des Chutes. Officiellement créé en 1939 par le Président Getulio Vargas, ce parc est depuis 1986 inscrit au Patrimoine Naturel de l’Humanité de l’UNESCO. Avec son homologue argentin, ce Patrimoine couvre une immense superficie d’environ 250’000 hectares de faune protégée et de forêt tropicale dont la forêt atlantique, une des régions du monde les plus riches en diversités biologiques mais dont la superficie diminue au fil des ans pour ne représenter plus que 7 % de sa superficie initiale.

Depuis l’entrée du parc, un bus à deux étages nous conduit, durant 11 km, jusqu’à l’hôtel Belmond das Cataratas, le point de départ du seul circuit proposé par le parc. Nous cheminons sur une route goudronnée à travers une forêt dense et rafraichissante. Plusieurs stops sont possibles, surtout pour des activités payantes, comme du rafting et des treks dans la forêt mais cela ne nous intéressait pas.

Après une dizaine de minutes de bus, un son commença à se faire ressentir ! C’est dans ce genre de moment que je ressens l’étendue du sentiment qui m’habite quand je voyage. Une excitation qui va se transformer en émerveillement, en un partage… mais surtout une plénitude totale entourée d’étrangers et de proches pour profiter de ce que notre magnifique terre a à nous offrir.

L’éblouissement débuta avec ce panorama enchanteur qui se propose à nous dès notre descente du bus. Directement, cela nous permit de contempler la grandeur des lieux, le son entendu auparavant se transformant en un bruit rugissant. Nous découvrîmes également de surprenantes petites créatures qui ressemblent à s’y méprendre à des ratons-laveurs. Je vous présente les coatis.

Ne sont-ils pas adorables ?

Absolument adorables, il faut cependant vous en méfier, ce sont de petits chapardeurs ! Bien évidemment, ils sont inoffensifs mais il ne vaut mieux pas laisser trainer votre sac par terre, puisqu’ils sont très malins pour aller les fouiller et dénicher de quoi satisfaire une fringale. Vous trouverez ces petits mammifères durant tout le parcours balisé qui longe sur 1,5 km le Rio Iguaçu et propose de jolis vues panoramiques sur les cascades.

L’apogée du parcours est la fameuse passerelle au bord du Salto Floriano, qui sert de studio naturel à plusieurs films (n’est-ce pas OSS 117 ?). Plantée au milieu du fleuve, le bruit y est assourdissant. Cette structure métallique nous permet de nous rapprocher de la grandiose Garganta do Diablo / Garganta del Diablo, les cascades les plus hautes du parc, pour un tête-à-tête incroyable et éclaboussant ! La puissance des Chutes y est vraiment saisissante.  Prévoyez un k-way ou un vêtement épais pour vous abriter, la douche n’est pas en option ! 

Le circuit s’achève par une plateforme accessible par un vieil ascenseur afin de contempler une dernière fois les Chutes d’Iguaçu avant de se rendre, manifestement pour la plupart des touristes présents, au restaurant/fast food pour se rassasier. Nous avons préféré redescendre et parcourir à nouveau le chemin balisé, pour admirer ces merveilles et pour nous poser quelques peu en retrait de la foule pour apprécier notre pique-nique, épargné par les coatis.

Informations utiles

Temps nécessaire pour la visite : une ½ journée

Comment s’y rendre :Nous avons pris le bus n°120 depuis Foz do Iguaçu. Le ticket se prend directement dans le bus au contrôleur. Ce bus passe également par l’aéroport.

Entrée du parc : En juillet 2017, nous avons payé 64.30 reais, soit environ 18 CHF. Les prix varient selon le pays d’origine ; il y a trois catégories : les Brésiliens, les habitants du Mercosur (communauté économique de plusieurs pays d’Amérique du Sud, qui permet le libre passage des citoyens) et le reste du monde.

Horaires : Ouvert de 9h00 à 17h00, tous les jours

Activités dans les environs : Beaucoup de personnes s’arrêtent au Parc des Oiseaux, voisin du parc national. C’est une jolie manière de découvrir les espèces de la région. Nous ne nous y sommes pas arrêtées, puisque nous préférions admirer ces nombreuses espèces en liberté lors de la visite des Chutes.  

Une activité moins écologique est le survol des lieux en hélicoptère ou encore directement par voie navigable. Ces activités peuvent se réserver depuis le Parc National d’Iguaçu.

Site internet : http://www.cataratasdoiguacu.com.br/

Hébergement : Notre point d’ancrage était l’auberge de jeunesse CLH Suites à Foz do Iguaçu. Je recommande vivement cet endroit, typique pour les jeunes qui aiment voyager simplement. L’auberge dispose d’une petite agence de voyage et d’un rooftop super agréable (avec jacuzzi !!). Nous avions réservé une chambre triple avec salle de bain privée pour 20 CHF la nuit chacune. Cette « chaîne » d’auberge de jeunesse se trouve dans toute l’Amérique du Sud.

Vous trouverez ici le lien booking et ici le lien direct de la chaîne CLH

Cupims

Los Cataratas del Iguazú

Le lendemain, cap sur l’Argentine pour explorer ce côté des Chutes encore plus impressionnant. Ce fut toutes impatientes, après la mise en bouche brésilienne, que nous arrivâmes au Parque Nacional Iguazú. Documentation en main, nous voilà prêtes à en découdre avec plusieurs circuits qui offrent différentes perspectives des Chutes. Dans ce parc, aucun véhicule n’est autorisé et la visite se fait soit à pied soit à bord d’un petit train qui relie le début des deux premiers circuits à celui de la Garganta del Diablo, éloigné de quelques kilomètres.

Vous retrouvez trois circuits qu’il faut absolument parcourir pour s’imprégner complètement des lieux :

  • Circuit inférieur
  • Circuit supérieur
  • Circuit de la Garganta del Diablo

Paseo Inferior

Long de 1.4 kilomètres, le circuit inférieur est le parcours le plus long des Chutes d’Iguazú et presque entièrement accessible en fauteuil roulant. Nous avons compté environ 2h30 pour en faire le tour. Il permet de s’approcher des Chutes et zigzague à travers la jungle. L’apogée de ce parcours est de se rendre au pied de la cascade Salto Bossetti, où nous ressentons toute la puissance des Chutes. De nouveau, c’est la douche assurée, prévoyez de quoi vous abriter.

Paseo Superior

Long de 650 mètres, il faut compter une 1 heure pour achever le circuit supérieur qui est le plus petit du parc. Il offre plusieurs points de vue plongeant sur les Chutes, qui ont chacune leur nom : Adan y Eva, Mbiguá, Bossetti… Ce fut incroyable de se retrouver sur celles-ci, là où les eaux agitées se déversent dans le vide, alors que nous les contemplions de loin le jour d’avant. Pourtant, ce qui m’impressionna le plus, fut la richesse de la nature environnante. Les multiples passerelles se fondent à merveille dans le paysage et nous nous retrouvons toutes petites à côté de cette nature si verte et si surprenante. Faune et flore font partie intégrante de ce merveilleux paysage. Je ne savais où donner de la tête entre les Chutes et ma curiosité de voir des animaux, particulièrement des toucans. D’ailleurs, je crois que je suis davantage restée à observer les quelques toucans rencontrés que les Chutes pourtant si grandioses.

Paseo Garganta del Diablo

Le meilleur pour la fin ! Nous terminâmes notre exploration des Chutes d’Iguazú par le parcours qui nous amena à l’apocalyptique Gorge du Diable. Nous y sommes allées à pied en longeant les rails du train. C’est une balade agréable d’une trentaine de minutes sur 2.3 kilomètres puisque pour tout vous dire, nous n’avons absolument rien compris au fonctionnement du train (nous sommes montées dans un mais il n’allait pas jusqu’au bout et repartait au point de départ… soit une totale perte de temps !), de plus, voyant la file d’attente pour ce train, marcher nous apparaissait la meilleure solution pour éviter les touristes ! Par la suite, nous comprîmes le fonctionnement de ce fameux train et il n’est pas possible de faire plusieurs arrêts. En effet, il est obligatoire de descendre au premier arrêt de chaque trajet et de refaire la queue pour prendre le suivant 30 minutes plus tard. Ainsi, mieux vaut peut-être se passer du train pour optimiser son temps, surtout lors de la haute saison !

Après notre petite marche, nous arrivâmes au début du circuit. La passerelle métallique nous conduisit sur le fleuve sur 1.1 km pour arriver directement sur la diabolique gorge. C’est à cet endroit que le débit d’eau est le plus élevé, quelques 80 mètres de Chutes d’une puissance indescriptible, où l’effet de brumisateur est assuré !

Ici, l’affluence est grande et il faut s’armer de beaucoup de patience et surtout jouer un peu du coude pour avoir un bon point de vue sur le belvédère perché au-dessus de la gorge.

Le grondement est tel que l’on peine à s’entendre, et diverses sensations se faufilèrent en moi: la peur de tomber dans ces profondeurs obscures, l’émerveillement devant ce chef d’œuvre naturel ou encore de l’énervement avec tous ces touristes égoïstes… des sentiments qui finissent par s’unir de joie face à l’apothéose des Chutes d’Iguazù.

Les coatis sont aussi de ce côté des Chutes

Informations utiles

Temps nécessaire pour la visite : 1 journée est nécessaire, mais si vous avez du temps dans la région, profitez de l’occasion pour passer deux jours dans le parc. D’ailleurs, l’entrée est à moitié prix lorsque l’on revient le lendemain. Pour bénéficier de la réduction, il faut tamponner son billet à la sortie le premier jour.

Comment s’y rendre :Des bus partent de la gare routière de Puerto Iguazú toutes les 20 minutes, le trajet dure une trentaine de minutes. Les bus en provenance de Foz do Iguaçu s’arrêtent de toute façon à la gare routière.

Nous avons privilégié un trajet organisé par notre auberge de jeunesse depuis Foz do Iguaçu afin d’optimiser notre temps, le passage de la frontière, et surtout parce que notre chauffeur faisait une halte pour convertir la monnaie brésilienne en pesos argentins à un change officiel.

Entrée du parc : En juillet 2017, nous avons payé 500 pesos, soit environ 25 CHF. De nouveau, les prix sont formés en fonction du pays d’origine.

Même ma nationalité est écrite sur le ticket d’entrée

Horaires : Ouvert de 8h00 à 18h00, tous les jours.

Dans les environs : Puerto Iguazú est une charmante bourgade. N’hésitez pas à vous rendre au belvédère pour admirer la vue sur la triple frontière.

Site internet : https://iguazuargentina.com/es/index

Les mots ne sont pas assez forts pour décrire toutes les émotions ressenties lors de ces deux jours aux Chutes. C’est un endroit qu’il faut avoir exploré de par ce qu’il procure aux visiteurs, mais également pour être le témoin de ce que notre magnifique terre nous offre. Bien que j’aie trouvé l’offre touristique très axée sur diverses activités vraisemblablement pas toutes durables du côté brésilien, les Chutes d’Iguaçu/Iguazú restent mon plus beau souvenir de voyage.

Et vous, quel est votre plus beau souvenir ? N’hésitez pas à laisser un petit commentaire.

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