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L’histoire du Brésil

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Vers l’indépendance

Malgré quelques mouvements indépendantistes, le Brésil devint « à la mode » lorsque la famille royale portugaise gagna le pays en 1808. Suite à cela et à l’essor de l’économie, de nombreux étrangers, principalement européens, immigrèrent vers ce qu’ils appelaient « le Nouveau Monde ». Un an après le retour de la Cour au pays, le fils du roi proclama l’indépendance du pays et se fit couronner empereur en 1822. Sans effusion de sang, la passation de pouvoir se fit aisément mais laissa l’esclavage ce qui contrastait avec le régime réputé libéral pour l’époque. L’esclavage fut aboli définitivement bien des années plus tard en 1888.

Par la suite, la République fut proclamée en 1889. Dès ces années, il s’ensuivit énormément de changements politiques et culturelles (période d’industrialisation, de nationalisme mais également des mouvements modernistes étrangers), ce qui affermit les inégalités sociales.

Début de la dictature

Puis, arriva au pouvoir Getulio Vargas (ce qui mit fin à la période dite de Vieille République), qui érigea une « dictature » populiste entre les années 1935 et 1945 (d’ailleurs, je recommande de se renseigner sur les dictateurs qui ont dirigés les Etats d’Amérique du Sud, ce sont des histoires passionnantes et cela permet de se faire une idée de l’état actuel des pays de ce continent).  Il fut élu par deux fois Président du Brésil, dont une fois au suffrage démocratique. D’abord « ami » avec l’Allemagne nazie et l’Italie de Mussolini, Vargas et son gouvernement finit par se rallier aux Alliés lors de la Seconde Guerre Mondiale. Il mit fin à ses jours en 1954 lors de son second mandat, cependant, ses deux présidences ont été les témoins de grandes avancées économiques et sociales (il était appelé contradictoirement le « père des pauvres » et « mère des riches ») mais également marquées par la création de syndicats, un ministère du Travail et un département de la presse et de la propagande – facteur qui montre également son premier attachement au parti socialisme nazi. Bien que posant les premières fondations du pays en termes d’industrialisation (votations démocratique et droit de vote aux femmes pour ne citer que cela), il eut un énorme impact, négatif ou positif tel est le grand débat du peuple, sur la société brésilienne en montrant la réalité des problèmes.

Période de développement

Après une période transitoire suite à la mort de Vargas, entre en scène le nouveau Président Juscelino Kubitschek en 1956. Vénéré de ses congénères, il satisfait une population qui était impatiente de connaître le progrès. On lui doit la nouvelle capitale Brasilia, ville austère érigée au milieu de nulle part – on y voit sa construction dans L’Homme de Rio, film français sorti en 1964 – mais également la modernisation de l’industrie automobile. Développé la ville de Brasilia fut très coûteuse au pays qui, à cette époque, était encore vu comme un pays pauvre en voie de développement. De plus, conçu par les fameux Lucio Costa et Oscar Niemeyer, ce projet un peu utopique fut considéré comme l’un des pires échecs en matière de progrès social et économique. Et puis, l’essor de l’industrie automobile ne fut pas bien accueilli, en atteste de nos jours la circulation brésilienne et ses fameux bouchons sans que l’on parle de son impact sur l’environnement.

Apaisement, stabilisation et retour de la corruption

Censure, exil, emprisonnements, guérilla, et tant d’autres appréhensions se succédèrent durant les décennies suivantes tout en ayant une économie qui ne faisait que croître jusqu’en dans les années 80. S’ensuit, de nouveau, des périodes de forte inflation auquel aucun Président ne réussit à résoudre cette problématique jusqu’à l’arrivée au pouvoir en 2003 de Luiz Inácio Lula da Silva, plus communément appeléLula qui remit à flot le pays et lui permit de devenir un pays en développement. Il parvint à emporter l’approbation du monde entier, de par, par exemple, la désignation du Brésil comme hôte de la Coupe du Monde 2014 ou encore celle pour les Jeux Olympiques de 2016.

Par la suite, il proposa pour le remplacer sa cheffe de cabinet, Dilma Roussef, de ce fait devenue, la première Présidente de l’histoire du Brésil. Pourtant très populaire au début de son mandat, sa présidence est marquée par un déclin de l’économie brésilienne et surtout pas de nombreux scandales liés à la corruption et qui touche une énorme partie des politiciens brésiliens. Le peuple lui reproche principalement des dépenses astronomiques par rapport au budget établi pour la Coupe du Monde alors que plus d’un million de Brésiliens vivent dans la rue. Elle brigue un second mandat qu’elle remportera de justesse. Suite à la mise en lumière du scandale Petrobas, où une équipe de la police fédérale enquêta sur une affaire de corruption et de blanchiment d’argent qui impliqua beaucoup de partis politiques de toutes affiliations ainsi que de nombreuses commissions de personnalités politiques, elle se fera destituer par le Sénat brésilien en 2016 au terme d’une procédure de destitution controversée et suite à d’importantes manifestations du peuple réclamant son départ de la présidence.

C’est son vice-président Michel Temer qui lui succède, par intérim, jusqu’à la fin de son mandat soit le 1 janvier 2019. Cependant, le peuple n’est toujours pas convaincu par un président et lui reproche également des affaires de corruption ! Après une campagne mouvementée, c’est le nationaliste et populiste Jair Bolsonaro qui est élu, au second tour, président du Brésil dès 2019. Militaire de profession, il est reconnu durant la campagne pour ses prises de positions très controversées, notamment à l’égard des peuples indigènes, des femmes ou encore des mouvements LGBT. Reconnaissant une certaine nostalgie pour la dictature militaire des années 64 à 85, il fait partie de l’extrême droite. Il doit aisément son ascension au pouvoir à l’impopularité du parti des Travailleurs, parti de gauche, que les brésiliens prennent pour responsables de l’état actuel et de la corruption du pays. À tort ou à raison, tel est toujours l’enjeu politique.

Quel avenir pour le Brésil ?

Pourtant en politique, surtout dans ce pays, faute de candidats honnêtes et progressistes, on ne peut que se demander quel sera l’avenir de ce pays qui a tant à offrir mais dont le futur ne prédestine rien d’innovateur ou marquant pour améliorer la vie brésilienne, économique et sociale.

Une porte, peut être positive, est ouverte avec l’arrivée au ministère de la Justice de Sergio Moro, le juge qui mit au jour le scandale Petrobas et qui conduisit l’enquête. Véritable chasse aux sorcières, aux injustices, abus et autres délations, plus d’une centaine de personnalités politiques ont déjà été jugés par des tribunaux fédéraux. 

Ce nouveau gouvernement devra, parmi tant d’enjeux, se positionner contre la corruption mais également contre la violence s’il veut redorer l’image que le Brésil a toujours essayé de véhiculer et que j’ai ressentie dans le pays, soit une nation qui fonde ses origines et principes sur le multiculturalisme et sur la tolérance culturelle pour valoriser le rôle de tous, dans le développement d’un Brésil novateur et surtout solidaire. Mais cela, seul l’avenir nous le dira…

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