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En route pour Cilaos, le cirque le plus ensoleillé de la réunion

Cilaos, dernier des trois Cirques qui peuplent la belle île de la Réunion. Bien moins reconnu que les deux autres cirques, je décidai de m’y aventurer, un jour, seule, avec la vieille voiture de location de ma sœur. La légende raconte depuis, que la voiture ne s’est jamais remise de la route très sinueuse qui y mène.

Le Cirque de Cilaos est formé par les remparts de la caldeira du Piton des Neiges, le point culminant de La Réunion. À une altitude moyenne de 1’200 mètres, Cilaos est entouré de sommets majestueux, de crêtes acérées et de ravins profonds, créant un magnifique paysage montagneux.

Pourquoi se rendre à Cilaos ?

Pour les amateurs d’aventure, le Cirque de Cilaos offre un terrain de jeu exceptionnel. Les sentiers de randonnée bien entretenus permettent aux visiteurs d’explorer les magnifiques paysages. Parmi les sentiers les plus populaires, on trouve celui menant au Piton des Neiges, offrant une vue imprenable depuis le point culminant de l’île.

Outre sa beauté naturelle, le Cirque de Cilaos est profondément imprégné de culture créole. Les habitants, appelés Cilaosiens, préservent fièrement leurs traditions. Les visiteurs peuvent découvrir l’artisanat local, notamment la broderie et le tissage, véritables témoignages du savoir-faire transmis de génération en génération.

De plus, la cuisine créole de Cilaos est une véritable expérience gastronomique. Les plats traditionnels tels que le cari, le rougail, et les lentilles cultivées localement sont des délices à déguster. En outre, ne manquez pas l’opportunité de goûter au vin de Cilaos, produit à partir des vignes cultivées en terrasses sur les flancs escarpés des montagnes.

Se rendre à cilaos : la route des 400 virages

L’accès à Cilaos est associé à la légendaire route des 400 Virages, un itinéraire très sinueux. Pourtant, malgré les courbes à donner le tournis, elle offre des panoramas à couper le souffle, à condition que vous puissiez détacher vos yeux du tableau de bord.

Pour les amateurs de conduite, c’est le paradis du volant. Personnellement, je ne vais pas prétendre être un as du volant. Je suis plutôt du genre à préférer la vitesse à la technique.

Sur cette route tordue, une conduite prudente s’impose, tout comme une patience à toute épreuve, car il n’y a pas de place à la vitesse ici. Et parlons de la voiture que je conduis. Elle a probablement plus d’années au compteur que moi-même. C’est comme si je participais à une course en caisse à savon contre des bolides dernier cri. Ça ne va pas vite, mais c’est drôle à regarder.

Donc après ce contexte, bienvenue sur la route des 400 Virages. Tout commence avec ce qui semble être une balade tranquille depuis Saint-Louis sur la côte ouest. Suivez les panneaux indiquant Cilaos.

Itinéraire

Une fois que vous avez quitté la civilisation urbaine, la route décide de faire sa propre séance de gymnastique. Les premiers virages sont gentils, histoire de vous chauffer les pneus en douceur. Puis, ça devient sérieux. À mesure que vous vous élevez dans les montagnes, les virages deviennent plus serrés; un peu comme faire du slalom entre les défis de la vie, mais, au moins, avec une meilleure vue.

Et parlant de celle-ci, rien de tel que d’admirer la vallée en contrebas tout en priant pour qu’un feu de chantier ne vous fasse pas signe de vous arrêter en pleine montée, à pic. Surtout quand la voiture manuelle que je conduis fait des caprices et décide de caler à chaque coin de route. Sueurs froides garanties qui ne collent pas vraiment avec ce que prétend l’office du tourisme et son « itinéraire enchanté ». Moi, j’ai plutôt ressenti un enchantement post-traumatique. Les seuls à être véritablement enchantés sont les passagers et passagères qui ne finissent pas avec le teint verdâtre.

Et puis, il y a les tunnels. Trois tunnels pour pimenter le tout, où jouer à « Cédez le passage » prend des allures de jeu vidéo en réalité virtuelle. Avant d’entrer dans ces antres souterrains, je vous recommande d’utiliser le klaxon, telle une fanfare ambulante. Bon ayant encore eu quelques sueurs froides en tant qu’éclaireur intrépide au premier tunnel, je pris l’initiative de me garer sur le côté et de laisser d’autres véhicules s’engouffrer en premier lors des tunnels suivants et au retour.  

Je vous explique ceci comme un film d’action avec une bonne dose de comédie, mais en définitive je fus assez fière d’avoir réussi ce tracé toute seule. Le retour fut ainsi beaucoup plus calme (en sachant ce qui m’attendait) et je pus prendre plus le temps d’admirer le paysage que de m’inquiéter du prochain virage pentu.

Découvrir le village de Cilaos et ses mets gastronomiques

Charmant village en altitude, en quelques minutes vous en aurez fait le tour.

Mais, s’il y a une chose à prendre au sérieux, c’est la découverte de ses spécialités, et pour cela, on a deux options de choc : le marché couvert, une célébrité sur l’île, ou la boutique de Tatie Rosine !

Imaginez-vous dans la rue principale, où vous ne pouvez absolument pas manquer la boutique de Tatie Rosine, avec son défilé de gâteaux en vitrine. Car sa spécialité à cette chère Rosine, c’est le gâteau patate. Un délice fait maison avec amour et, surtout, une légèreté déconcertante (rien à voir avec le plomb que j’avais ingéré à Salazie, qui a décidé de squatter mon estomac une éternité). Et puis, j’ai aussi succombé à un cake aux lentilles (délicieusement spécial de Cilaos) et à son cake à la banane. Un festin ! Évidemment, il a fallu que je fasse une petite marche pour digérer tout ça, et je vous en propose une idée facile ci-dessous.

Ah oui, en route pour retrouver ma fidèle titine qui faisait la sieste après ses 400 virages, je me suis arrêtée pour savourer une autre spécialité locale : le vin de Cilaos. Le Cirque de Cilaos est le seul endroit à la Réunion où les vignes osent pousser. Si vous n’en avez jamais entendu parler, c’est simple. Ce n’est pas le genre de vin qui remportera des prix, mais c’est comme un acolyte dévoué qui se laisse savourer avec un bon repas, tout en vous offrant une plongée dans le terroir local.

Roche Merveilleuse, une rando sympa

En quête d’une vue à couper le souffle sur le cirque, je tombai sur une rando sympa depuis le village de Cilaos, menant à un magnifique belvédère. Bon, soyons honnête, ce jour-là, j’avais la flemme (il fallait aussi économiser mes ressources pour la marche épique que je m’apprêtais à faire à Mafate), alors j’ai décidé de sauver mes pieds de 2 kilomètres de marche et une heure de mon temps, en parquant ma voiture aussi près que possible du promontoire.

Finalement, je me suis garée au bord de la route, et il me restait une petite dizaine de minutes de marche dans la forêt pour atteindre le fameux point de vue de la Roche Merveilleuse. J’ai opté pour la route officielle plutôt que le sentier forestier, car j’avais une seule crainte : la rencontre avec une babouk, soit une grosse araignée. On sait tous que dès qu’il y a plus de quatre pattes, mes jambes prennent la décision de faire une compétition olympique. Donc, pour rester en sécurité, j’ai choisi le bitume.

Cela dit, j’ai bien failli louper l’escalier menant au belvédère. Heureusement, je n’ai pas manqué la légende entourant la Roche Merveilleuse. Apparemment, les femmes en quête de fécondité venaient frotter leur ventre contre ce rocher magique. Heureusement, je n’avais pas prévu de participer à cette séance de frotti-frotta, surtout après avoir entendu le mot que je voulais éviter à tout prix : babouk.

Sur le chemin vers le belvédère, je me suis retrouvée face à une grosse (mais étrangement belle, à distance respectable) araignée qui semblait prendre le temps d’apprécier la vue sur le village de Cilaos.

Avec le temps un peu couvert, je n’ai pas eu la chance de voir le fameux Piton des Neiges, mais j’ai quand même pu contempler le village de Cilaos et ses remparts, tout en évitant tout contact rapproché avec nos amies les babouks.

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