Dublin Europe Irlande

Dans les coulisses de la fabrication de la Guinness à Dublin : Slaìnte !

Dublin, capitale de l’Irlande, était depuis bien longtemps sur ma liste de villes européennes à découvrir. Comme vous le savez, j’ai dans l’idée de visiter toutes les capitales européennes avant mes 30 ans (voir bucketlist) et pour 2019, la seule qui fut découverte, est Dublin. Hormis le fait de rayer cette ville de ma liste, Dublin était à explorer pour deux principales raisons : la bibliothèque de Trinity College et le Guinness Storehouse !

Je vous raconte plus en détail mes aventures à la bibliothèque ici, puisque celui-ci va parler de la Guinness, ma bière préférée ! Ainsi, venir en Irlande et ne pas visiter sa célèbre brasserie serait comme criminel pour tout amateur de bière qui se respecte ou qui a envie de dépenser 18,50€ . Mais bon, nous décidâmes de payer l’entrée de la Guinness Storehouse, car je ne pouvais pas repartir sans avoir découvert les secrets de cette bière et surtout je me demandais également si elle avait un goût différent en Irlande, mais cela j’y reviendrai plus tard.

Je ne suis clairement pas une experte en matière de bières, pourtant, j’essaie d’en déguster à chaque nouvelle destination, mais à aucun moment, une autre bière n’a réussi à voler ma préférence à la Guinness. Et cela, je le dois à mon cher papa qui m’a initiée très jeune aux bienfaits de la bière et surtout de la Guinness.

Cette bière est unique, un peu à l’image des Irlandais, un peuple attachant à l’accent merveilleux ! Elle détient une puissance en matière de goût et d’arômes qui laissent une amertume si particulière qu’elle en est devenue internationalement renommée. S’étant taillée une solide réputation de par le monde entier, de par notamment sa forte communication publicitaire, je me disais que visiter son usine devait être un peu un piège à touristes, surtout en voyant la modique somme de 18,50 € à débourser pour une visite. Malgré cela, la découverte de la Guinness Storehouse fut ma meilleure expérience dans la capitale irlandaise, bien que je pense qu’il faille apprécier un minimum la bière pour profiter un maximum de la visite.

Réveillez vos papilles, les informations sur le musée se trouvent ci-dessous.

Visiter le Guinness Storehouse

Si vous voulez découvrir les secrets de la Guinness et comprendre comment un certain mais inspiré Arthur Guinness a réussi à créer une bière si désaltérante et onctueuse, il faudra vous rendre un peu en dehors du centre de Dublin, plus précisément à cette adresse : St James’s Gate, Dublin 8, Ireland.

Guinness = happiness

Le musée retrace l’histoire de la boisson irlandaise et tout est fait pour découvrir les procédés de fabrication de cette bière juste à côté de la mythique brasserie de St James’s Gate où la Guinness est encore chaque jour brassée puis exportée partout en Irlande et dans le monde entier.

Photo prise ici

Le musée a été aménagé en forme de pinte et bâti sur 7 étages afin que le visiteur en apprenne le plus possible. Alors oui, ce gros bâtiment impose et peut impressionner, mais la qualité de l’exposition et son aménagement permettent une visite interactive, malgré les grandes foules de touristes. Car oui, le Guinness Storehouse est l’attraction numéro 1 sur TripAdvisor et accueille tous les jours plusieurs centaines de visiteurs. De la sorte, je vous conseille vivement de réserver en ligne vos billets (dépendant de l’heure, il y a des réductions) ainsi que votre temps d’entrée. Leur site internet est très bien fait et permet de voir tout ce que ce musée peut vous apporter.

Nous avions pris nos billets en avance à 18,50€ avec une entrée à 16h30 où il était notifié que ce créneau horaire était parmi les plus choisis. Je ne saurais dire combien de personnes maximum sont autorisées par créneau mais à cette heure-ci, il y avait foule. Nous avions choisi cette heure car le temps de visite étant d’environ 90 minutes, nous nous disions que déguster une Guinness à 18h était une parfaite entrée en matière pour apprécier ensuite la vie nocturne dublinoise. Cependant, je m’attendais pour être honnête à une visite guidée, mais il n’en est rien et la visite commence directement après avoir retiré nos billets. Si vous ne comprenez pas l’anglais ou vous ne parlez pas les différentes langues proposées aux animations, il est possible de prendre un audioguide pour 2€ après avoir passé l’entrée, mais prévoyez de l’argent cash, ils n’acceptent pas les cartes de crédit . 

À partir de ce moment, laissez-vous guider à travers l’histoire de la Guinness sur 5 étages pour ensuite finir par apprécier une délicieuse pinte au 6ème ou 7ème étage (vue à 360° sur Dublin, cependant impossible d’y voir quelque chose à 18h00, tant l’étage était rempli de visiteurs). Vous ne pourrez pas vous ennuyer dans ce musée puisqu’il n’a pas vraiment lésiné sur les moyens ! En effet, chaque étage et sujet traité (fabrication, marketing, etc.) font appel à des éléments hors normes et à des reconstitutions grandeur nature. Un vrai musée moderne où interaction, savoir et amusement se mélangent parfaitement pour rendre le visiteur heureux. Bien qu’étant un peu sur les dents d’avoir payé un montant onéreux, au final je suis ressortie de l’usine, certes un peu pompette, mais surtout ravie de ma visite.

Secrets de fabrication

De nos jours, la mythique bière irlandaise se décline sous toutes les formes que ce soit en bière blonde, rousse ou encore brune. Cependant, c’est la véritable Guinness qui vous sera expliquée en détail dans le musée. Il faut avant tout savoir que la Guinness est une stout, une catégorie de bière aux saveurs prononcées en café ou en cacao et à la couleur foncée. Spécialité irlandaise, l’origine stout est cependant anglaise par sa filiation avec la porter (catégorie de bière également).

La Guinness se distingue des autres bières, premièrement par son apparence avec sa mousse blanche épaisse et onctueuse, puis par ses arômes fortement amers ce qui en donne une bière de caractère. La Guinness se distingue également par tout un processus lors de la fermentation qui est justement expliqué dans le musée.

Même si le processus de fabrication de la bière peut sembler un peu ennuyeux, hormis pour les véritables amateurs, j’ai été étonnée de voir comment le musée vous le fait vivre et découvrir à chaque étape du processus, puisque les expositions sont vraiment interactives. J’avais quelques semaines auparavant visité l’usine de la bière Tennents à Glasgow et j’avais déjà été fascinée. C’est fou, en fait, de comprendre ce qui se passe avant que la bière ne soit servie ou expédiée dans le monde entier.

La Guinness a été inventée par Arthur Guinness. Cet homme d’affaire irlandais a débuté sa carrière de brasseur en préparant des Ale (une catégorie de bière), mais vers les années 1770, il commença à s’intéresser aux bières brunes, plus particulièrement aux stouts, qui est une appellation qui s’applique aux bières brunes plus fortes (d’où le terme stout qui veut dire « fort »).

Voici les 11 étapes de la bière, décrites par la brasserie Guinness:

  1. Ingrédients
  2. Broyage
  3. Brassage
  4. Séparation
  5. Ébullition
  6. Refroidissement
  7. Fermentation
  8. Maturation
  9. Clarification
  10. Emballage
  11. Profitez-en !

L’eau, l’orge, le houblon et la levure sont les quatre ingrédients naturels, soigneusement sélectionnés pour garantir leur qualité. Chaque ingrédient est spécial en soi, mais lorsqu’ils sont mélangés selon la recette secrète, le résultat est tout simplement extraordinaire : la Guinness. Voici 4 explications données sur ces ingrédients :

  • 100 000 tonnes d’orge cultivées en Irlande sont utilisées chaque année dans la fabrication de la Guinness et la bière est brassée en utilisant une combinaison d’orge maltée, non maltée et torréfiée. Selon les informations recueillies au musée, ce sont les Mésopotamiens qui découvrirent en premier la bière, il y a de cela des millénaires. Ils découvrirent que l’orge était particulièrement adaptée au brassage. Avant que l’orge puisse être utilisée pour le brassage, les amidons qu’elle contient doivent être décomposés. Le maltage amorce ce processus. L’orge est trempée dans l’eau jusqu’à ce qu’elle commence à germer et on laisse les germes pousser pendant quelques jours. Le grain est ensuite séché dans un four pour arrêter le processus de croissance.
  • Le houblon ne pousse que dans deux régions du monde. Cette plante a besoin d’une quantité spécifique de lumière solaire, disponible uniquement entre 35° et 55° au nord et au sud de l’équateur. L’acheteur de houblon s’approvisionne en houblon de la plus haute qualité en Australie, en République Tchèque, en Allemagne, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande.
  • La levure est présentée comme un trésor national : la levure d’Arthur Guinness. La légende veut que la levure utilisée dans la Guinness descende de la souche utilisée par Arthur Guinness lui-même. On sait en effet que depuis le début du 19ème siècle, une partie de la levure de chaque brassage a été transférée sur le suivant. Cela permet d’assurer une constance. La levure pour la Guinness n’est cultivée qu’ici, à St. James’s Gate, et elle est si précieuse qu’une réserve est toujours conservée sous clé dans le coffre-fort du directeur. Si quelque chose arrivait à la réserve principale, cette précieuse source pourrait reconstituer les stocks en quelques heures seulement.
  • L’eau utilisée pour brasser la Guinness à St. James’s Gate provient des montagnes de Wicklow. Une partie du bail original qu’Arthur Guinness a signé en 1759 lui accordait d’importants droits sur l’eau du cours d’eau de la ville. Ce sont ces droits qu’Arthur Guinness a vaillamment défendus dans les années 1770 lorsque les shérifs de la Dublin Corporation ont menacé de lui couper son approvisionnement en eau. Contrairement à la croyance populaire, l’eau n’est pas, et n’a jamais été, tirée de la rivière Liffey. Les huit millions de litres d’eau qui se déversent chaque jour dans la brasserie Guinness proviennent des montagnes qui surplombent la ville de Dublin. Une source d’eau de qualité est essentielle au brassage. En fait, Arthur Guinness a fondé sa brasserie ici à St. James’s Gate en raison d’un excellent approvisionnement en eau. L’eau utilisée est une eau douce avec une faible teneur en minéraux. En descendant le long des montagnes, elle absorbe du sulfate de calcium et de magnésium.

Ci-dessous quelques photos vont vous en apprendre plus quant au processus, cependant, je ne vais pas tout vous expliquer, sinon, l’expérience ne sera pas la même si vous décidez de visiter le Guinness Storehouse.

Toutefois, si vous n’avez pas l’occasion de vous rendre à Dublin, que vous voulez en apprendre plus ou épater des amis amateurs de bières, voici quelques anecdotes sur la Guinness:

  • Dans le langage des brasseurs britanniques, « to store » signifie ajouter de la levure. Le musée s’appelle Guinness Storehouse, soit la maison où on ajoute la levure.
  • La brasserie a abrité à une époque la plus grande cuve de fermentation au monde avec une capacité de 2,3 millions de pintes. Elle mesurait environ 26 mètres de haut et elle a figuré dans l’édition de 1968 du livre Guinness (qui n’a rien à voir avec la marque) des records.
  • C’est grâce aux travaux de Louis Pasteur (pionner français de la microbiologie et qui est principalement connu pour avoir mis au point un vaccin contre la rage) qui décrivaient le processus de fermentation dans les années 1850, que les brasseurs ont commencé à comprendre comment la levure agissait, bien qu’elle était de tout temps déjà utilisée pour créer de la bière.
  • La marque Guinness ne brasse pas que son excellente Guinness, mais également diverses autres bières avec sa levure, tels que la Hop House 13 Lager, la Dublin Porter, la West Indies Porter, la Blonde American Lager, la Rye Pale Ale, la Nitro IPA et l’Irish Wheat. Elles ont toutes des saveurs différentes mais se caractérisent de l’identité Guinness.
  • Chaque brassage est testé 23 fois et analysé 251 fois par l’équipe de scientifiques et de brasseurs.
  • La majorité des irlandais boivent en moyenne une Guinness par jour.
  • La Guinness n’est pas vraiment noire mais plutôt rouge rubis foncé, en raison de la manière dont les ingrédients sont préparés (l’orge maltée est grillée).
  • La stratégie marketing de la marque est impressionnante et repose sur plusieurs symboles : la harpe celte, le toucan et sur des célèbres slogans comme « My Goodness, My Guinness ». D’ailleurs, l’étage développé pour la stratégie marketing est le plus intéressant à mes yeux !

Activités à ne pas manquer lors de la visite

Étant très interactif, le musée permet à petit et grand de s’amuser. Cependant, l’attrait principal de cette expérience, hormis la compréhension de la bière, est de pouvoir déguster la Guinness.

Si vous prenez le ticket d’entrée sans extra, vous aurez l’occasion de goûter deux fois à la Guinness ! En effet, le ticket inclut la dégustation d’une pinte de Guinness ou d’une bière de la marque Guinness mais également la dégustation d’un petit verre de Guinness où une personne vous expliquera comment la Guinness doit réellement être bue afin de sentir tous les arômes et toute sa personnalité. Autant vous dire que j’étais tellement pressée de boire ce petit verre afin de savoir si elle goûtait mieux à Dublin qu’ailleurs, que j’ai un peu oublié d’écouter les explications de la guide. Rien qu’avec ce petit aperçu de Guinness, je distinguais une différence, certes subtile, mais peut être plus rafraichissante que celle que j’avais encore bue la veille à Édimbourg avant notre départ pour Dublin.

C’est véritablement lors de la dégustation de la bière, inclue dans le prix d’entrée, que je me ferai une réelle impression. La Guinness goûte pareillement qu’ailleurs ! Mais de se dire qu’on la savoure dans son antre mythique, peut-être ai-je dû un peu halluciner et la trouver différente.

Néanmoins, c’est celle avec mon visage imprimé dessus qui avait les meilleurs saveurs. Excès de narcissisme et blague à part, vous avez l’occasion, pour 6€, de déguster une pinte de Guinness avec votre visage imprimé dessus. Autant vous dire, que nous prîmes cette option, car ce n’est pas tous les jours que tu peux te déguster… Et puis, dans cette pièce spéciale, vous pourrez boire votre bière tranquillement à l’abri des autres touristes qui envahissent le bar.

De plus, divers packages sont proposés, comme celui d’apprendre à servir une Guinness. Nous ne participâmes pas à la tâche, mais nous avons pu observer un groupe suivre les explications d’un barman sur comment la Guinness doit être servie. En effet, son service à la pression est différent des autres bières et la brasserie irlandaise insiste sur ceci. Pour qu’une Guinness soit servie de la meilleure des manières, il faut un temps de préparation de 119,5 secondes et pas un centième de plus ou de moins ! Et oui, les Irlandais ne plaisantent pas sur leur symbole. Je ne pense pas que tous les bars du monde servant la Guinness à la pression comptent réellement 119,5 secondes, cependant, la pinte est toujours servie en 2 fois, comme le veut la tradition, avec un temps de pose nécessaire à la formation de la mousse (qui est gonflée à l’azote et non au CO2 contrairement aux autres bières).

Guinness Storehouse shop

Je n’ai jamais vu autant de cadeaux Guinness ! En même temps, je ne vois pas où il y en aurait d’autres, mais dans tous les cas, ils ont une vaste collection de souvenirs, alors si vous cherchez un beau cadeau pour vos proches, c’est l’endroit où les trouver. J’ai aussi trouvé que leurs prix n’étaient pas trop différents de ceux des boutiques de souvenirs de la ville, alors il vaut mieux s’assurer d’obtenir de la marchandise officielle.

Photo prise sur les murs d’un bar de Galway

Conseils pour verser la bière Guinness chez soi

Pour terminer, nous n’avons pas tous l’opportunité de voyager jusqu’à Dublin pour y déguster la meilleure Guinness possible, ni celle d’aller au pub pour la savourer à la pression. De ce fait, la marque Guinness pour sa bière Guinness Draught (qui est le nom officiel pour la Guinness que tout le monde connaît) a inventé un système pour ses canettes.

Il s’agit d’un système nommé gadget en français qui est un dispositif en plastique moulé placé juste en dessous du couvercle. Lorsque la canette s’ouvre, une petite quantité de bière et d’azote est libérée du gadget créant ainsi la célèbre mousse onctueuse. Ainsi, vous aurez le goût et la texture d’une pinte servie au pub, et cela, chez soi ! Finalement, il n’est pas nécessaire d’utiliser la technique en deux étapes pour verser la Guinness, mais simplement de la verser d’une traite dans une pinte, puisque le gadget a été libéré.

Slaìnte !

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